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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 19:52

Force est de constater que Gilbert a un humour très particulier.

Démonstration.

 

 

Le problème de l'humour de Gilbert c'est qu'il est la pulpart du temps involontaire. (Et croyez moi, ça vaut mieux)

 

Exemple d'humour volontaire de Gilbert :

-"Maitreeeeeeeesse ! Ya Gilbert qui s'est ouvert le crâne !

- Oh purée ! Saperlipopette ! Par Saint Peillon, préviens les pompiers Gilbert !

Arrive le Gilbert blessé.

- Tu vois il a du sang là !

Je sors ma loupe.

- Mais siiiiii là, j'avais un bouton, et j'ai gratté, du coup j'ai du sang !

- Mais il ne s'est pas "ouvert le crâne" !!!

- Non, mais c'était une blague

- Ah ..."

Wonder drôle !

 

 

Exemple d'humour involontaire de Gilbert : 

- "Maitreeeeeeeeesse ! Ce week-end avec papa, au jardin, j'ai planté des poivrots !

- Génial Gilbert ! Par contre, n'oublie pas de bien arroser tes poivrots !"

Nettement mieux, non ?

 

 

 

Le problème de mon humour (pourtant la plupart du temps exceptionnel) avec Gilbert, c'est qu'il n'a aucune notion de second degré. 

 

Exemple :

Situation : Maîtresse qui colle des feuilles dans un cahier.

- "Maîtreeeeeeesse ? Tu fais quoi ?

- Je joue au football Gilbert ! (Avant, je disais "Je fais du macramé.". Mais Gilbert ne sait pas ce que c'est que du macramé, du coup, ça donnait lieu à toute une série de questions sur le macramé, qui cassait tout l'effet comique de ma réponse.)

- ...

- Ben tu ne vois pas que je joue au football ?

- Ben non, tu colles des feuilles dans un cahier. 

- Ah bah oui, tu as raison."

 

 

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19 février 2013 2 19 /02 /février /2013 20:00

Tous les midis, Gilbert, 4 ans, asthmatique, rentre de la cantine, et tous les midis, il court dans le couloir en criant : 

 

"Maîtreeeeeeeeesse, j'ai pas eu mon shiiiiiiiit !"

 

D'habitude, ça passe bien, ya pas grand monde dans le couloir.

Ce midi, Gilbert a donc fait exactement la même chose, sous les yeux ébahis de l'inspecteur venu visiter une collègue.

 

Bonjour monsieur l'inspecteuuuur ! Vous en voulez une petite bouffée ?

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22 janvier 2013 2 22 /01 /janvier /2013 16:24

Gilbert a 5 ans, il est en pleine santé, plein de vie comme les enfants de son âge. Et pourtant, depuis octobre, Gilbert ne vient plus à l'école que le matin.

 

Oh bien sur, comme beaucoup d'enfants (et d'adultes), si on l'allonge dans son lit, volets fermés, il s'endort souvent pour une heure. Mais en dehors de ça, les rares après-midi où ses parents ne peuvent pas le garder, il pète la forme.

 

Le soucis, c'est moi.

 

Déjà, l'an dernier, en juin, ses parents ont fait des pieds et des mains pour que Gilbert ne soit pas dans ma classe cette année. Et puis les listes étaient déjà faites, et nous ne pouvons pas nous permettre d'accepter ce genre de demandes. Alors Gilbert est dans ma classe. 

 

Mais ses parents ne me font pas confiance. Si ce n'était pas une question d'école, ils garderaient bien le petit à la maison tout le temps, mais ça se remarquerait un peu trop. Du coup, ils se contentent de l'éloigner de moi le plus possible. 

 

Je sais, je n'ai pas l'air aussi expérimenté que mes collègues. Je sais. J'ai tenté de rassurer, en début d'année, en disant que je travaillais beaucoup avec elles pour mettre en commun les apprentissages, etc. 

 

Mais je ne peux pas aller contre leur volonté ... Et je ne cesse de me remettre en cause ...

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12 décembre 2012 3 12 /12 /décembre /2012 13:18

Souvent, on a une image un peu idéale de Gilbert. 

Propre sur lui, petite chemise blanche sous un joli pull tricoté par mamie Raymonde, culotte courte, petites chaussures cirées : Gilbert est prêt pour l'école, pas de doute. 

Bien sur, la plupart des enfants arrivent bien propres à l'école, la culotte courte est plus rare, mais pas encore absente de l'imaginaire des parents qui aiment bien déguiser leurs petiots (et j'aime autant l'attirail "écolier modèle" que "sosie de Paris Hilton à 3 ans"). 

Mais tout le savoir-faire de Gilbert, c'est de réussir à ruiner cette belle image d'Epinal en un rien. Et pour ça, rien de tel que quelques monstres qui font peur !

 

- Gilbert a un talent fou. Celui de se retenir indéfiniment de renifler. Son nez coule ? Non, impossible c'est surement une illusion. Il en a jusqu'au menton ? Pas grave, un coup de langue bien placé vient nettoyer tout ça. La goutte au nez n'est qu'un doux euphémisme quand à longueur de journée, toi, professeur des écoles, tu te retrouves obligée de suggérer à Gilbert d'aller chercher un mouchoir. Oui, vite si possible.

Ça c'est l'option soft. 

Gilbert peut aussi être plus trash, et, n'en déplaise à mamie Raymonde, utiliser son joli pull fait maison pour se débarrasser des deux chandelles qui pendouillent au bout de son nez, le génant nettement dans ses activités. "Gilbert, va donc chercher un mouchoir s'il te plait." Et Zouip, un revers de manche, et tout a disparu. Enfin presque. 

 

- Gilbert, à 3 ans, a tellement entendu que pour aller à l'école, il ne fallait plus porter de couches, que la continence est encore pour lui une source intarrissable d'émerveillement. Ce qui provoque parfois des séquences cocasses. Imaginez un peu : 

8h45, une dizaine d'élèves dans la classe, une dizaine devant la porte avec leurs parents, et le petit Gilbert, pantalon aux chevilles, qui revient des sanitaires : "Maîtreeeeeeesse ! Moi j'ai fait un gros caca dans les toilettes !" Mer-vei-lleux Gilbert ... Je suis charmée.

Ou encore : 

"Allez les copains, à trois, on fait tous pipi en même temps !" Le summum de la camaraderie, en somme. Je suis surprise que dans les entreprises modernes, on ne fasse pas des urinoirs "face-à-face", ça serait tellement plus convivial !

 

Je vous passe, par respect pour ceux qui sortiraient de table au moment de lire ma prose, les descriptifs de Gilbert de retour à l'école après une bonne gastro, mais ça vaut aussi son pesant de cacahuètes. 

 

Finalement, notre métier demande une bonne résistance aux situations choquantes, on n'en parle peut être pas assez dans les IUFM !

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8 décembre 2012 6 08 /12 /décembre /2012 21:02

J'ai décidé de suivre vos conseils. Et de penser à moi.

 

 

A moi et à mes élèves : je suis inscrite à une formation pour enseignants "en difficulté". Au programme, relecture du vécu professionnel, bilan de compétences, et accompagnement. Histoire de tenir la fin de l'année et d'envisager une réorientation dans un nouveau niveau l'année prochaine.

A moi plutôt qu'à mes collègues, qui ont essayé de me décourager de faire cette formation parce que "quatre jours d'absence ? jusqu'en juin ? Mais tu vas être remplacée au moins ?".

A moi et à ma santé. Parce que quand je n'arrive plus à relativiser les petits soucis du quotidien, je me fais du mal, et je risque d'en faire à Gilbert, qui n'a rien demandé.

 

 

J'ai un peu honte de rester chez moi ces jours ci. J'ai tendance à me sentir "inutile". Et j'ai conscience que ces deux jours sans suppléance ont du être un peu durs pour celles qui restent. 

Je n'ai pas l'impression d'abuser, ni la sécu, ni mon médecin. Mais j'ai peur de ne pas être comprise. Dire qu'on est en arrêt pour "fatigue", ça fait un peu feignasse, même si au final, j'en suis à dormir 14h par jour.

 

Tant pis ... pour une fois, j'accepte de passer pour une égoïste ...

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18 novembre 2012 7 18 /11 /novembre /2012 21:24

Elle a 4 ans. Des jolies lunettes roses, un œil qui dit bonjour à l'autre. Deux parents qui l'aiment. Genre passionnément. A tel point que s'opposer à elle leur est totalement impossible. 

 

Papa et maman travaillent. La petite, appelons là Germaine (ça fera frais, tendance et moderne), ne les voit pas beaucoup. 

 

A la maison, Germaine fait tout ce qui lui plait. Par refus de s'opposer à elle, les parents de Germaine acceptent tout. Les dessins sur le papier peint du salon, les refus de manger ce qu'elle n'aime pas, ... D'ailleurs, si au départ, Germaine avait développé une technique hors pair pour obtenir ce qu'elle voulait, elle n'a aujourd'hui presque plus besoin de colères pour parvenir à ses fins. 

 

Bref, la vie de Germaine est plutôt cool à la maison.

 

 

Mais quand on est une grande fille de 4 ans, on va à l'école. Germaine n'aime pas beaucoup ça. 

 

Elle est de ces enfants qui sont arrivés avant moi à l'école tous les matins, et qui la plupart du temps n'en repartent pas avant 18h. Une journée de 10h de collectivité. Au mieux. 

 

Et la collectivité, c'est plutôt contraignant. Impossible de faire tout ce qu'on veut quand on le veut. Pour Germaine, c'est une première. Et c'est dur à vivre pour elle. Depuis le début de l'année, beaucoup, beaucoup de larmes. Malheureusement (ou heureusement) pour elle, ce qui fonctionne à la maison ne marche pas à l'école. Ici, personne ne cède aux colères de Germaine. Personne ne la prend dans ses bras et ne cède à ses caprices juste pour ne pas entendre ses cris. Elle a du coffre, mais nous avons l'habitude. 

 

Il faut aussi faire avec les parents de Germaine qui un jour sur deux nous demandent de l'aide "Pourriez-vous lui mettre ses chaussures sèches quand nous serons partis, elle a refusé de quitter ses baskets mouillées avec nous?" "Nous n'avons jamais réussi à faire comprendre à Germaine qu'il fallait qu'elle mette un pull, nous en avons mis un dans son sac, pourriez-vous lui mettre ?" ...

 

Mais Germaine sait y faire. Elle raconte à son papa et sa maman, qui l'aiment tellement, qu'à l'école, elle est malheureuse. Et le papa et la maman de Germaine ont leur petit coeur qui se serre. Et prennent rendez-vous avec moi. Ça tombe plutôt bien, j'allais demander à les rencontrer.

 

Que se passe-t-il ? Pourquoi Germaine ne veut pas venir à l'école ? Elle pleure tous les matins pour venir. Nous le vivons très mal.

 

Il se passe que Germaine apprend la contrainte. Et que c'est difficile pour elle. Elle n'a jamais eu personne ou presque pour lui dire non. Elle ne comprend pas pourquoi d'un coup, les adultes, qu'elle pensait si gentils et si malléables, lui sont si hostiles. 

 

Les parents de Germaine sont en larmes. Ils ne comprennent pas. Ils pensaient bien faire. Leur fille avait l'air heureuse. Et voici qu'elle découvre que la vie comporte quelques contraintes.

 

 

L'histoire de Germaine est une histoire presque banale. On nous dit que les élèves d'autrefois étaient 70 par classe, que les enseignants n'avaient pas tant de problèmes de discipline. On oublie peut-être que les enfants ne sont pas les mêmes. Car leurs parents ne sont pas les mêmes. Ce qui a changé, c'est qu'on doit passer beaucoup de temps à éduquer. Les parents se reposent sur les enseignants pour combler leurs lacunes. Je n'ai pas de solution à ça, je ne suis qu'une petite instit, qui fait ce qu'elle peut à son niveau. Mais voilà ce que j'observe. Le métier évolue. Et la formation ? Est-ce en la supprimant ou en la réduisant à sa plus simple expression qu'on aide les enseignants à affronter cette réalité ? 

 

Des enfants comme Germaine, avec la coopération des parents, finiront par comprendre, après quelques années de bataille quotidienne, que nous avons fait ça pour son bien. En attendant, elle en bave, et nous avec.

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6 novembre 2012 2 06 /11 /novembre /2012 11:02

L'inconvénient d'appeler tous les gnomes Gilbert, c'est que parfois, certains ont du mal à s'y retrouver. Pour vous aider, j'ai donc eu l'idée de leur donner des noms de famille. Comme à chaque fois, toute ressemblance avec des gnomes existants ou ayant existé serait purement ... normale ... tous les gnomes se ressemblent !

 

 

 

Gilbert SpeedyGonzales

speedy-gonzales.jpg

Gilbert SpeedyGonzales est un enfant qui, comme son nom l'indique, va vite. En tout, et partout. Sur la cour, on le remarque assez facilement. Il passe son temps à courir. Parfois suivi par d'autres Gilberts, parfois seul. En classe, Gilbert SpeedyGonzale a du mal à attendre son tour. Il ne comprend pas que vous ne soyez pas aussi vif/vive que lui. "Hey là, maîtresse, moi je lève la main, faut que je parle. Là. Maintenant. Tout de suite." Gilbert SpeedyGonzales aime que les choses soient finies vite. Son travail ? Vite fait. Pour le "bien fait" se reporter à Gilbert Einstein. Gilbert SpeedyGonzales demande généralement au bout d'une minute trente s'il pourra aller jouer quand il aura terminé, dans environ vingt secondes. Gilbert SpeedyGonzales ne fait pas toujours des bêtises, mais quand il les fait, il faut être extrêmement réactif. Car en bon SpeedyGonzales, la bêtise peut très rapidement prendre des proportions inquiétantes. La maîtresse a le dos tourné ? En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, Gilbert SpeedyGonzales est debout sur la table et saute dessus en criant son bonheur. S'occuper de Gilbert SpeedyGonzales est assez fatigant. Mais parfois aussi amusant. Pour canaliser son énergie débordante, il faut jouer à son propre jeu. Travail déjà fini ? Travail déjà corrigé et déjà à refaire ! Caramba ! Encore raté !

 

 

Gilbert Droopy

droopy-serie-tv-02-g.jpg

Gilbert Droopy est lent. Pas parce qu'il est ponctuellement fatigué, ou un peu malade. La lenteur Gilbert Droopy est constitutive. Et met hors d'elle la moindre aide maternelle. Il faut dire que la patience des personnes qui entourent Gilbert Droopy est souvent mise à rude épreuve. En classe, Gilbert Droopy n'est souvent pas très demandeur d'attention. Mais il faut se méfier. Il peut rester 45 min devant une activité, et n'en avoir fait que le quart. Lors d'une activité de peinture, Gilbert Droopy ne bouge pas son pinceau sans sollicitation. Il le pose sur la feuille et attend qu'on lui indique qu'il serait bon de le déplacer. Généralement, quand les autres enfants sont en activité depuis quelques minutes seulement, Gilbert Droopy se rend compte qu'il est seul sur le banc. Et c'est à ce moment qu'un adulte vient généralement lui demaner dans quelle activité il s'est inscrit.Sur la cour, Gilbert Droopy est souvent celui qui reste assis sur le banc une bonne partie de la récréation. Mais ceci n'est pas systématique. Il peut tout simplement jouer avec ses camarades, voire même courir derrière Gilbert SpeedyGonzales. Attention cependant, Gilbert Droopy a tendance à se blesser plus facilement. Car quand il tombe, ses mains mettent souvent un certain temps à s'interposer entre lui et le sol. Les bêtises de Gilbert Droopy sont souvent plus faciles à détecter que celles de Gilbert SpeedyGonzales. Car la mise en oeuvre est plus ... lente. Pour s'occuper de Gilbert Droopy, en classe, ne jamais perdre de vue qu'un enfant calme et silencieux n'est pas forcément parfaitement sage. Et ne pas perdre patience, car il en faut, de la patience, pour relancer Gilbert Droopy toutes les 3 minutes sur son activité.

 

 

Gilbert Einstein

Albert-Einstein.jpg

(En vrai, Gilbert est un peu moins ridé que son grand père)

Gilbert Einstein est savant. Il connait plein de choses, sur plein de sujets différents. C'est le Gilbert qu'on aime bien avoir dans sa classe, surtout quand on rame un peu. Gilbert Einstein comprend très vite où on veut aller, et suit aisément le raisonnement proposé. Quand la majorité de la classe nous semble perdue, Gilbert Einstein est là et rattrape le coup en reformulant avec ses mots d'enfant (ben oui, même Gilbert Einstein est un enfant). Parfois cependant, Gilbert Einstein utilise des mots d'adultes, et ça fait un peu drôle "Maîtresse, regarde l'écorce de cet arbre est rugueuse" Euuh tu es sur d'avoir 3 ans Gilbert ? Sur la cour, Gilbert Einstein résout les conflits, il sert souvent de médiateur entre ses camarades. "Tu veux jouer à l'école ? Et toi aux dinosaures ? Et ben on dirait qu'on serait des dinosaures à l'école !" Pas ou peu de difficultés avec Gilbert Einstein dans la classe. Cependant, il faut penser par moment à lui expliquer pourquoi on ne peut pas interroger que lui. Et prévoir de quoi nourrir son appétit débordant. "Maîtresse je fais quoi maintenant ?' "Va donc finir ta dissertation de philo Gilbert !"

 

 

Gilbert OuiOui

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Gilbert OuiOui n'est pas contrariant. Il est toujours d'accord. En classe c'est un peu à double facette. Soit il est copain avec Gilbert Einstein, et Gilbert OuiOui apprend plein de choses. Soit il est copain avec Gilbert SpeedyGonzales, et il le suit en tout, y compris pour les bêtises. Avec les adultes, Gilbert OuiOui est un peu déconcertant. Parfois, il dit oui avant de comprendre. Parfois, il dit oui avant même que la question ne soit posée. Gilbert OuiOui a plein de copains. C'est le meilleur pote de Gilbert DieuVivant, qu'il console de trop de "Non" prononcés par la maîtresse. Parfois, on aimerait qu'il sache dire non. "Non, je ne viderai pas l'eau du poisson rouge (et le poisson rouge) dans le lavabo" "Non dessiner sur le mur pour faire comme Gilbert DieuVivant n'était pas une bonne idée." Mais globalement, les personnes qui ont le plus d'influence sur lui sont les adultes. Alors on s'en sort plutôt bien avec Gilbert OuiOui. Pour permettre à Gilbert OuiOui de sortir de ce cycle infernal, poser des questions impliquant un Non. "Tu veux finir la dissert de philo de Gilbert Einstein ?" 

 

 

Gilbert DieuVivant

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Certains Gilberts sont plus importants que d'autres. Enfin, du moins, aux yeux de leurs parents. C'est le cas de Gilbert DieuVivant. En classe, Gilbert DieuVivant, habitué à être le centre de toute la vie familiale, éprouve quelques difficultés à sortir de ce rôle. Il parle donc quand il veut, il joue quand il veut, il fait ce qu'il veut, comme il le veut. Cela demande quelques adaptations aux autres enfants, et à l'instit. Ou alors, cela demande tout simplement que Gilbert DieuVivant apprenne la notion de collectivité. Comment ? Je ne suis pas seul au monde ? Fichtre ! Gilbert DieuVivant n'aime pas partager. Forcément, à la maison il a tout ce qu'il veut rien que pour lui. Alors Gilbert Dieuvivant fait une crise quand un autre enfant est déjà en train de jouer avec ce dont il a envie. Il a aussi du mal à accepter la contrainte. "Non Gilbert, ce n'est pas l'heure de jouer aux petites voitures, assied toi, nous allons faire du graphisme." Voici une phrase qui semblera surement d'une violence extrême à la maman et au papa de Gilbert DieuVivant. Ce qui est encore plus violent, c'est les cris de frustration de leur petit. Gilbert a très bien compris qu'à la maison, maman n'aime pas l'entendre crier. Alors quand elle dit Non, il hurle, et pof, magie, elle dit oui. Alors Gilbert DieuVivant teste la même technique à l'école. C'est sans compter sur l'extraordinaire résistance au bruit des adultes travaillant dans une école. Sur la cour, malheureusement, Gilbert DieuVivant joue souvent seul, ou avec Gilbert OuiOui, qui lui, au moins, ne va pas le contrarier. Pour aider Gilbert DieuVivant à progresser, n'hésitez pas à prévoir des bouchons d'oreille. Ou une salle capitonnée à l'écart de la classe. Et quelques rendez vous avec les parents peuvent leur permettre de comprendre votre démarche pédagogique !

 

 

 

Bien sur, ces descriptions sont caricaturales. Comme pour nous adultes, un Gilbert n'est jamais tout blanc ou tout noir. C'est une question de dosage. 70% de SpeedyGonzales avec 30% de DieuVivant, ou 40% de Einstein avec 60% de Droopy, on mélange, on assaisonne, et on a 30 Gilberts différents dans une classe. Et heureusement ! Et même que parfois, un Gilbert à 80% de DieuVivant finit l'année à 60% ! La collectivité, ça vous change un Gilbert !

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6 octobre 2012 6 06 /10 /octobre /2012 10:48

La maman de Gilbert en est persuadée, son fils est très fragile. Je la comprends la maman de Gilbert, c'est son fils, la prunelle de ses yeux, le fruit de ses entrailles (oh oh oh).

Mais quand même. Des fois, j'ai du mal à la comprendre. 

 

 

10 septembre, 25°C. Gilbert vient à l'école en pantalon de velours, bottes fourrées et doudoune. 

C'est pour son bien ! (Maîtresse j'ai chauuud ! C'est pour ton bien Gilbert !)

 

15 septembre : Gilbert vient à l'école avec 39 de fièvre. "Il a pris un doliprane, ça va mieux"

C'est toujours pour son bien ?

 

 

20 septembre : "Madame, Gilbert me dit qu'il dort par terre à la sieste" "Non, chaque enfant de grande section dispose d'un petit tapis de repos, sur lequel il s'étend pendant 30 min environ afin de se relaxer avant d'entamer l'après midi" "Je peux lui amener un oreiller et une couverture ?"

C'est pour son bien ! (Mais heureusement que tous les parents ne nous demandent pas ça, pour 30 min de repos, ça ferait des heures d'installation)

 

25 septembre : "Madame, ne soyez pas surprise si Gilbert est fatigué, nous sommes rentrés d'une fête dans la nuit, il n'a presque pas dormi"

C'est toujours pour son bien ?

 

 

1er octobre : "Madame, vous proposez du travail différent aux petits et aux grands ?" "Oui bien sur, pour les faire progresser"

C'est pour son bien !

 

5 octobre : "Madame, nous souhaitons que vous donniez du travail de grand à Gilbert (petit) pour le faire progresser"

C'est toujours pour son bien ?

 

 

 

 

 

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6 septembre 2012 4 06 /09 /septembre /2012 17:15

Petites phrases sympas de mes nouveaux petiots, la rentrée, c'est aussi ça :

 

- Gilbert a fait pipi dans sa couchette de sieste. Il se lève tout penaud et dit "J'ai dormi trop fort, mais mon pipi s'était réveillé"

 

- Celui-ci reste à la garderie visiblement très tard le soir "J'suis pas pressé, maman finit le boulot à minuit à la garderie !"

 

- "Mon papa a dit que j'avais de la chance parce que j'avais deux maîtresses." Jaloux le papa ?  

 

- "Si je continue de tomber, je deviendrai tout bleu !"

 

- "Tu peux prendre des photos maîtresse moi j'ai mis du parfum !"

 

Et ce petit a bien du mal à s'y retrouver dans toutes ces histoires de famille : 

- "Alors Gilbert, tu as un petit frère ? Une petite soeur ? 

- Oui

- Une petite soeur ?

- Oui !

- Ha, et elle s'appelle comment ?

- Mathis

- Ha bah c'est un petit frère alors ?

- Oui"

Au final ? Les deux mon capitaine. Des petits jumeaux, un garçon, une fille, un Baptiste, une Mathilde. 

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2 septembre 2012 7 02 /09 /septembre /2012 18:54

J'en ai marre qu'on me dise "non mais arrête de dire que ton métier est dur, t'as 2 mois de vacances, tu bosses pas le mercredi, ..." C'est sur que ça ne va pas m'aider à trouver la motivation que d'entendre que je suis une faignasse. Si je comptais mes heures, je pense qu'on monterait rapidement au delà des 40-45h par semaine. J'ose pas trop compter en fait. Si je peux disposer de mon temps un mercredi matin sur deux (les autres mercredis, je suis à l'école en réunion ou aide personnalisée), je l'utilise en grande majorité à préparer ma classe, et figurez vous que souvent, ça déborde sur le mercredi après midi et sur les week ends. Pour ce qui est des vacances, cette année Gilbert est parti en vacances le 5 juillet au soir, nous le 6. De retour de vacances le 10 août, je me suis remise au travail pour préparer la rentrée. 1 mois donc. Un peu comme tout le monde en fait.

 

Ça m'aiderait surement plus si nos politiques cessaient de dévaloriser la profession aux yeux du grand public. Non je ne suis pas payée à changer des couches et surveiller la sieste. Pas la peine de me demander de passer 35h dans mon établissement, j'y passe déjà 40h par semaine. Pas la peine non plus de faire croire que n'importe qui peut être prof, du moment qu'il a les compétences dans un domaine. Pas sure que Usain Bolt fasse un excellent prof de sport, pourtant, il court drôlement vite. Pas certaine non plus que Jane Birkin puisse enseigner l'anglais, même si elle le parle très bien. La pédagogie compte un tout petit peu quand on se retrouve face à des élèves.

 

Je ne crois pas être une exception quant à la somme de travail fournie, quand je quitte l'école vers 18h30, je suis rarement la dernière.

 

Je ne crois pas non plus être une exception quant à la fatigue que je peux exprimer ici. J'aime ce que je fais, mais j'aimerais encore davantage qu'on considère mon métier comme un vrai métier, avec des responsabilités (seule dans une classe avec 30 enfants, je considère que c'est une sacré responsabilité, et je ne parle pas de la mission qu'on nous confie), avec des horaires certes souples (j'ai besoin de voir le toubib mercredi, ben je bosserai plus samedi), mais qui ne se réduisent pas à 24h passées devant les élèves. 

 

J'aimerais pouvoir inviter tous ceux qui pensent qu'instit en maternelle c'est relax à venir passer la semaine dans ma classe, au quotidien avec Gilbert et ses copains, parfois c'est dur. 

 

 

J'ai l'air de me plaindre là comme ça, mais j'ai de la chance. Je bosse dans un établissement sympa, pas trop loin de chez moi, quand je rentre chez moi, point de gnomes qui me courent dans les pattes. Je serais curieuse de savoir combien de jeunes enseignants baissent les bras dans leurs premières années de travail. Et quand ma psy me dit qu'elle entend ça de la part d'enseignants, je ne suis pas vraiment surprise.

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