Alors que les médias ne parlent que de la rentrée, parlons un peu de la seule source de motivation de toute feignasse de prof qui se respecte : LES VACANCES. Et encore mieux : LES GRANDES VACANCES ! (Parce que pendant les petites vacances, ya toujours des choses à préparer pour l'école (mais ne le répétez pas, certains pourraient croire qu'on travaille parfois) )
Cette année, elles commencaient le 5 juillet au soir pour Gilbert.
Généralement, une fois la sortie des classes passée, je range un peu la classe vide totalement la moindre étagère, puis je vide la classe de tous ses meubles pour que ces messieurs de l'entreprise de nettoyage puissent passer une grosse machine sur mon lino tout pourri. Une fois que le déménagement est fini, je n'ai généralement plus trop envie de travailler, rapport au fait qu'il ne reste plus rien dans ma classe, même pas une chaise pour s'asseoir, ou une table pour poser ses affaires. Rapport au fait aussi qu'il faut un diplôme d'escalade pour se déplacer dans les couloirs, vu que tous les meubles de toutes les classes y sont entreposés.
Alors, à partir du 14 juillet, je me considère en vacances. Et je me dispense d'aller à l'école ou d'ouvrir mon cartable pour trier tous les papiers que j'y ai fourré, le soir de la sortie. En général, il me faut encore un peu plus d'une semaine pour décrocher. C'est à dire arrêter de me dire "tiens, j'aimerai bien faire ça avec Gilbert l'année prochaine" ou bien "Ouiiiiiiiiii fini l'année avec ce gamin qui me sortait par les yeux" ou encore "Noooooon je récupère ce gamin qui, je le sens, va me sortir par les yeux au bout de deux jours".
Enfin j'arrive à me détendre. A moi le voyage sous les tropiques, gracieusement payé par l'Éducation Nationale, à moi le yacht de 30m, dans les archipels méditerranéens, à moi les mojitos avec mon chéri sous le soleil de Saint Barth. Bref, à moi la belle vie.
Et soudain, un jour, les autres personnes de mon entourage, ceux qui bossent, eux, même en été quand tout le monde se la coule douce, m'annoncent que la semaine prochaine, elles ont 3 jours de week end. C'est l'alarme qui rappelle à mon esprit qu'on approche du 15 août, et qu'il est temps d'arrêter de rêver. Il faut se remettre au boulot.
Bien sur, la première réaction est le déni. "On doit plutôt être le 14 juillet, ce n'est sûrement pas le 15 août qui arrive 3 jours à peine après le début des vacances."
Puis vient la colère. "Mais enfin, je n'ai eu le temps de rien faire, c'est scandaleux !"
La négociation. "Encore une ou deux grasses mat', et je m'y remets"
La tristesse. "C'est trop injuste, j'ai même pas eu le temps de visiter toutes les plages de Bora-Bora"
La résignation. "Il fallait bien que ça arrive un jour"
L'acceptation. "Demain, je m'y remets" "C'est quand les prochaines vacances ?"
Alors, après le 15 août, je reprends le chemin des cahiers. J'ouvre mon cartable, et je tombe sur tout ce que j'y ai mis avant de partir, quelques semaines plus tôt.
Alors comme vous pouvez le constater, je suis une feignasse de prof, comme les autres, j'ai 2 mois de vacances l'été. D'ailleurs, il suffit de compter. 14 juillet - 15 août.
image via le blog http://dangerecole.blogspot.fr